
Les Oracles
L’influence des oracles se remarque dans le culte et la religion grecque.
Sanctuaires oraculaires :
Cette influence pouvait se traduire par l’élaboration d’édifices réservé aux oracles pour pratiquer leurs rituels. En Grèce, un sanctuaire est tout d’abord l’endroit où s’effectuent les principaux actes de cultes, principalement les sacrifices d’animaux. Les oracles sont rendus dans certains sanctuaires. Ces sanctuaires sont appelés oracles ou sanctuaires oraculaires. Il existe des dizaines de sanctuaires oraculaires qui sont plus ou moins importants et donc plus ou moins connu. A ce jour, nous ne les connaissons pas tous. Premièrement, le sanctuaire de Delphes abrite un des oracles le plus connu, si ce n’est le plus connu : La Pythie. Dans la Grèce antique, la Pythie est consultée par les Grecs de tout le pays.
Les vestiges des sanctuaires oraculaires (ici celui d’Apollon à Delphes) nous montrent l’importance des oracles dans la société grecque. Quant au sanctuaire de Dodone, il est le plus ancien et le plus fameux. Son oracle est consulté par toute la Grèce car on considère ses prédictions comme la parole même de Zeus. Hérodote raconte dans ses Histoires (Livre II, § 54 à 58) que « deux colombes noires, s'étant envolées de Thèbes en Egypte, s'en allèrent l'une en Libye, l'autre à Dodone. Cette dernière, se posant sur un chêne, se mit à parler d'une voix humaine et à dire qu'il fallait fonder en ce lieu un oracle de Zeus ; les gens de Dodone pensèrent qu'ils recevaient là un ordre émanant des dieux et sur cet avis fondèrent l'oracle ». Cela met en lien le sanctuaire de Dodone et celui de Zeus Ammon en Lybie qui sont les deux grands oracles de Zeus. Le sanctuaire du Zeus Ammon est situé en Lybie et fut connu par les Grecs lorsque qu’ils installèrent leurs premiers comptoirs en Egypte. Les Athéniens consultent souvent cet oracle pendant la guerre du Péloponnèse. Il est célèbre pour la visite que lui rendit Alexandre Le Grand en 431-404 avant Jésus Christ. Le sanctuaire d’Olympie est quant à lui moins important ; il a un caractère secondaire. Les Lamides, une famille qui est attachée au culte de Zeus, prédisent l’avenir. Ils sont plus des devins indépendants que des prophètes inspirés par Zeus car ils prédisent l’avenir en observant les entrailles de victimes. La célèbre statue de Zeus se trouve dans le temple d’Olympie.Pour finir il y a aussi le sanctuaire d’Hellade qui est d’origine mycénienne. Les oracles sont rendus par une ou trois prophétesses selon l’époque. Elles sont nommées « péliade ». Elles reçoivent les paroles de Zeus en écoutant le bruissement des feuillages sous le chêne de Zeus. Les prophétesses semblent boire l’eau d’une fontaine sacrée tout comme la Pythie. Les questions leur sont données par écrit et elles répondent oralement. Ainsi, on constate que nombreux sont les sanctuaires ayant été bâti pour les oracles et cela ne peut que démontrer leur grande influence durant cette période car le peuple construisait des lieux pour ces personnes.
Théâtre :
Par la suite, nous pouvons aussi remarquer que les oracles ont une grande influence dans le théâtre, ils y jouent un rôle systématiquement décisif. En effet, une grande partie du théâtre antique repose sur la notion de fatalité, de destin dans les tragédies. Dans de nombreuses tragédies grecques, c’est cet aspect que les oracles apportent : avec une prédiction des dieux ils changent la vie du personnage et montrent l’aspect inévitable de ce qu’il va lui arriver. Dans une de ces nombreuses tragédies, Les Perses d’Eschyle, dans le troisième acte, on nous affirme : « un oracle ne s’accomplit jamais à demi ». Cela montre à quel point les Grecs prennent leurs oracles au sérieux ; ils ne peuvent pas envisager qu’un oracle ne se réalise pas entièrement. Pour eux, ce sont leurs dieux qui parlent et les dieux ne peuvent pas avoir tort. Cette place importante qu’ils occupent dans le théâtre prouve leur grande importance dans la religion grecque, puisque, en effet, le théâtre était, comme beaucoup d’autres activités à l’époque, une activité religieuse. Ainsi, le mot tragédie veut dire, au départ, le « chant du bouc » car on sacrifiait un bouc aux dieux avant que la pièce ne commence. Cette réunion religieuse qu’était le théâtre avait pour but de purifier les esprits, les âmes, d’aider les citoyens à avoir un meilleur comportement, à ne pas tomber dans la démesure, l’hybris (ὓϐρις), qui était, selon eux, condamner par les dieux. Cela n’était possible que si la catharsis s’effectuait pendant la pièce. Le théâtre était un évènement religieux important et le fait que les oracles occupent une place décisive dans de nombreuses tragédies montre et reflète leur influence dans la religion grecque.
